Il faudra que Michel Sapin ait quelques cadeaux à offrir demain aux fonctionnaires s'il ne veut pas que la négociation salariale tourne court. Chacune des sept fédérations de fonctionnaires (CGT, CFDT, FO, CFTC, CGC, FSU et Unsa) a été reçue vendredi ou hier par le directeur de cabinet du ministre de la Fonction publique. Mais aucune délégation n'en est sortie très enthousiaste.
«Sur le fond, on a bien l'impression qu'on nous fait lanterner», note Gérard Noguès, de Force ouvrière. «Il n'y aura pas de Noël pour les salaires tant que le gouvernement ne garantira pas le maintien et la progression du pouvoir d'achat pour l'année 2000», soulignent de leur côté les représentants de la CGT. La CGT appelle aujourd'hui les fonctionnaires à différentes actions.
Même chez les syndicats dits «réformistes» (CFDT, Unsa, CFTC et CGC), l'optimisme est très mesuré. «Ce n'est pas un marchandage, mais une question de méthode, estime Jean-Paul Roux, secrétaire général de l'Unsa-éducation (ex-FEN). Si, mercredi, le principe de fond n'est pas de partir d'une garantie du pouvoir d'achat pour 2000, la discussion va vite tourner court. Nous lancerons un mot d'ordre de grève dès janvier.»
«Mascarade». La première rencontre sur les salaires, le 21 novembre, s'était particulièrement mal passée. «Une mascarade», avait expliqué, furieux, l'ensemble des syndicats. Michel Sapin avait annoncé une modeste revalorisation de 0,5 % du point d'indice (1) en décembre, correspondant, selon lui, à la garantie du pouvo