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Libération

Bataille de convenance pour un calendrier

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Les députés s'étripent sur l'air de «A qui profite l'inversion?»
publié le 20 décembre 2000 à 8h18

La droite et la gauche ont trouvé un nouveau jeu: le mistigri de la «convenance». Lors de son intervention sur TF1 jeudi, Jacques Chirac avait taxé l'inversion du calendrier électoral de décision «de convenance». Hier, à l'Assemblée nationale, au premier jour du débat sur le texte repoussant les élections législatives de 2002 après le scrutin présidentiel, Lionel Jospin s'est empressé de lui refiler la patate chaude. «Ceux qui prétendent que les socialistes craignent les législatives ne font-ils pas penser qu'ils craignent eux-mêmes les présidentielles?», s'est-il interrogé, plaçant délibérément son discours sous le signe du combat frontal à venir.

Jubilation. La journée d'hier s'est déroulée en deux actes. Le matin, à la demande de l'UDF et de Valéry Giscard d'Estaing en particulier, a été consacré à un débat général sur les institutions. Premier à monter à la tribune, Alain Juppé. Il est 9 heures; une cinquantaine de députés sont là. Le député DL Franck Dhersin s'allonge sur trois fauteuils pour terminer sa nuit. Alain Juppé s'applique à alimenter la thématique chiraquienne. «L'opposition ne s'associera pas à cette manoeuvre destinée à aider le candidat socialiste à remporter les élections présidentielles», lance-t-il en direction des bancs de l'UDF. L'inversion du calendrier n'est qu'«une manoeuvre de circonstance ou de convenance, et rien de plus». «Convenance», le débat est ouvert.

Est-il impatient de répondre? Lorsque Raymond Forni, le président de l'Assemblée, annonce: