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Libération

Les sages mettent la gauche dans le pétrin

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Le rejet de la baisse de la CSG dénature la réforme fiscale.
publié le 21 décembre 2000 à 8h20

Pas question de payer pour les sagouins d'en face. Le mot d'ordre gouvernemental s'est répandu comme une traînée de poudre dans les bataillons pluriels: la droite parlementaire allait devoir «assumer les conséquences de ses actes», et porter la «responsabilité» d'avoir «privé» neuf millions de salariés d'une augmentation de leur pouvoir d'achat dès janvier 2001. Durant toute la journée d'hier, entourages ministériels et élus de gauche ont ainsi décliné à l'envie leur «stupeur», leur «déception», leur «incompréhension» face à la décision du Conseil constitutionnel d'annuler la baisse prévue de la contribution sociale généralisée (CSG) et de la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) sur les bas salaires. Motif invoqué par les sages: «rupture caractérisée de l'égalité des contribuables», la ristourne de CSG ne s'appliquant qu'aux revenus d'activité et non à l'ensemble des revenu d'un ménage.

Coffres-forts. Dans un contexte de guerre larvée entre Matignon et l'Elysée, il faut être communiste pour admonester ouvertement le gardien des tablettes constitutionnelles. Jean-Pierre Brard s'est offert ce petit luxe: «C'est une honte», a dénoncé le député de Seine-Saint-Denis apparenté PCF, «le Conseil constitutionnel prend parti pour les privilégiés et les coffres-forts». Plus policé, le PS n'est pas moins rageur: «Si les députés de l'opposition n'avaient pas déposé par simple volonté manoeuvrière de recours contre le projet de loi de financement sur la sécurité sociale