Au siège du Medef, on a pu voir arriver hier après-midi, une délégation pluri-syndicale et... souriante. Presque incongrue au regard des enjeux de la négociation: pas moins que l'avenir des retraites complémentaires et la disparition éventuelle de la retraite à 60 ans acquise depuis 1982. C'est tout juste si Jean-Christophe Le Duigou (CGT) ne tenait pas le bras d'un Jean-Marie Toulisse (CFDT) rigolard. «La petite historie retiendra que c'est autour d'une bouteille de saint-julien qu'on s'est mis d'accord», plaisantait Jean Christophe Le Duigou. Explication: avant d'entrer en négociations, les syndicalistes avaient tenu un déjeuner intersyndical pendant lequel les représentants CGT, CFDT, CFTC, FO, et CGC ont concocté une «déclaration liminaire commune» qui a mis le patronat dans l'embarras.
«Stratégie de l'édredon». C'est Vlady Ferrier, négociateur CGT, qui l'a prononcée devant les patrons à l'ouverture des discussions. «Renoncez au chantage sur la retraite à 60 ans» ont exigé en substance les organisations syndicales. Celles-ci ne supportent pas d'être soumise à la menace des patrons de liquider le mécanisme (ASF, association pour la structure financière) qui permet de servir des retraites complémentaires pleines dès 60 ans. «Après tout, soutient un négociateur, le Medef nous a bien demandé de proroger d'un an les chantiers de la refondation sociale. Il ne peut pas nous refuser de négocier après le 31 décembre.» Mais pas question pour les syndicats d'entrer dans la logique a