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Libération

Vous avez dit commission d'historiens ?

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publié le 22 décembre 2000 à 8h23

L' «appel des douze» (Henri Alleg, Josette Audin, Simone de Bollardière, Nicole Dreyfus, Noël Favrelière, Gisèle Halimi, Alban Liechti, Madeleine Rebérioux, Laurent Schwartz, Germaine Tillion, Jean-Pierre Vernant, Pierre Vidal-Naquet) publié dans l'Humanité du 31 octobre et réclamant «une condamnation officielle de la torture pratiquée au nom de la France pendant la guerre d'Algérie» rencontre un écho grandissant.

L'Elysée se tait. Le Premier ministre Lionel Jospin, après avoir récusé l'idée d'une commission parlementaire, a parlé d'une «commission d'historiens». L'idée fait bondir... les historiens.

«On peut envisager une telle commission pour un dossier précis comme le dossier Touvier où toutes les pièces sont rassemblées, mais pour ce qui est de la torture, cela n'a pas de sens, d'autant que le travail est fait en grande partie. La thèse de Raphaëlle Branche prouve par exemple que Guy Mollet était parfaitement au courant en 1956. Jospin ne devrait dire qu'une seule phrase : "Ouvrons complètement les archives..."», juge Pierre Vidal-Naquet. Claude Liauzu, qui prépare un forum «Comment enseigner la guerre d'Algérie ?», demande lui aussi l'ouverture d'archives encore cadenassées comme celles de la préfecture de police. «A un étudiant qui fait une thèse sur les éditions Maspero, on a seulement remis un procès-verbal de saisie de trois pages, c'est grotesque !» s'insurge-t-il.

«Tous les chercheurs devraient pouvoir travailler librement, et avec une égalité de traitement, mais pou