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Libération

La guerre des retraites a commencé.

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Les négociations entre patronat et syndicats tournent court.
publié le 23 décembre 2000 à 8h26

Après onze heures de discussions, la négociation entre les patrons du Medef et les syndicats (CGT, CFDT, FO, CFTC et CGC) sur l'avenir des retraites complémentaires s'est interrompue vendredi à 1 h 20 sur un constat de désaccord.

Jusqu'au bout, les cinq confédérations sont demeurées unies sur leurs conditions: levée du «chantage sur la retraite à 60 ans» et discussion de «tous les moyens d'assurer la pérennité des régimes de retraite complémentaire». Ce qui signifie que les employeurs acceptent l'idée de relever les cotisations. La réponse du camp patronal a été sans ambiguïté: il refuse d'envisager le moindre kopeck de contribution supplémentaire, de la part des entreprises comme des salariés: «Les retraites, c'est déjà un volume de cotisations équivalant à 3 mois de salaire par an. On ne peut aller au-delà», commentait Francis Bazile (Medef), qui acceptait tout juste de débaptiser sa «retraite actuarielle» (système de calcul calqué sur l'assurance, qui fait dépendre entièrement la pension de l'espérance de vie après la cessation d'activité) en un plus neutre «assurantielle».

Il ne restait plus aux syndicalistes qu'à quitter l'immeuble de l'avenue Pierre-Ier-de-Serbie, siège du Medef. Officiellement, la mécanique infernale qui pourrait conduire, le 1er avril, à la disparition de la retraite à 60 ans (Libération du 21 décembre) est enclenchée. Faute d'accord d'ici là, les retraités de moins de 65 ans subiront des abattements sur leurs retraites complémentaires pouvant aller ju