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Libération
Interview

«Le catastrophisme n'est plus de mise».

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publié le 23 décembre 2000 à 8h26

Dominique Taddei, économiste, membre du Conseil économique et social, est l'auteur d'un rapport sur «Les retraites choisies et progressives» que Lionel Jospin lui avait commandé en janvier 1999, alors qu'il travaillait pour le Conseil d'analyse économique. Cet économiste, qui fut l'un des plus précoces militants des 35 heures, revient avec Libé ration sur l'enjeu des retraites.

On a l'impression que le dossier retraite fait du surplace? En fait, le diagnostic a beaucoup évolué en deux ans. Le point de vue de la haute administration, qui sous-tend le rapport Jean-Michel Charpin, commissaire général au Plan, assez catastrophiste, n'est plus de mise. Si l'on suit les analyses de l'Insee et du récent rapport Pisani-Ferry, le point de rupture des régimes de retraite, par exemple, a reculé de trois ans. On a donc un peu de temps. Par ailleurs, on n'en est plus à chercher des solutions. Elles sont sur la table de tous ceux qui ont réfléchi à la question. De la fondation Copernic au Medef, en passant par Charpin. On a fait l'inventaire des possibles. En fait, c'est plutôt une question de méthode.

Vous prônez donc une approche prudente?

Non. Il faut faire bouger les choses. Mais on peut le faire par des décisions progressives qui permettent de lever les préalables. Le débat est faussé par le fait que deux tiers des salariés ne sont plus en activité lorsqu'ils liquident leurs retraites. Pour ces personnes au chômage ou en préretraite, la discussion sur l'âge de départ ou la durée de coti