Pau envoyé spécial
Le vieil homme est amer. Pour André Labarrère, la mairie de Pau, c'est une question de vie ou de mort. «Renoncer, ce serait accepter la mort.» A bientôt 73 ans, «Dédé» ne veut pas passer l'arme à gauche. Maire PS depuis 1971, il se présente pour un sixième mandat. «Parce que quand on lâche, on meurt six mois après», glisse-t-il en désignant une photo de son maître à manoeuvrer, «ce grand filou» de François Mitterrand, dont il fut ministre chargé des Relations avec le Parlement. Et puis que faire d'autre? «Voyager, écrire, méditer sous les tilleuls, tu parles, je m'emmerderais au bout de dix minutes!» Jamais à court d'une provocation, il laisse déjà entendre qu'il sera candidat en 2007. «Mais ça, c'est pour énerver ceux d'en face.»
«Liste de grabataires». La ville se couvre d'affiches anonymes «Liste Labarrère, liste de grabataires» qui énumèrent ses quatre colistiers qui auront plus de 80 ans à la fin du prochain mandat. Mais rien ne saurait l'arrêter: ni l'âge, ni l'usure du pouvoir, ni même sa collection de mises en examen dans trois affaires différentes pour diffamation, usurpation de fonction, faux et usage de faux. Une quatrième, pour prise illégale d'intérêts, lui a été notifiée mercredi. Pendant trois ans, il a fait payer par la ville la location d'un hall de la foire-exposition pour son amie «guérisseuse» Jacqueline Diez, qui y organisait des cérémonies en l'honneur de sainte Rita, patronne des causes désespérées. «Une facture de 10 811 francs, vous