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Libération
Interview

«L'Internet n'est pas fait pour la propagande»

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publié le 27 décembre 2000 à 8h32

Thierry Vedel, chercheur au Centre d'études de la vie politique française (Cevipof), est spécialiste de l'utilisation de l'Internet en politique. Il dresse l'état des lieux des partis déjà en ligne et imagine la place que pourrait prendre l'Internet dans la vie des citoyens.

En campagne électorale, comment les partis politiques peuvent-ils utiliser le réseau?Les internautes ne sont pas des électeurs très influençables, ce sont généralement des gens très diplômés et à hauts revenus. De plus, comme rien n'est imposé sur la Toile, il faut vouloir aller sur un site politique pour le voir: l'Internet n'est donc pas fait pour la propagande. En revanche, il est en train de révolutionner le militantisme. En cas de crise interne, par exemple: l'information politique ou logistique circule presque en temps réel, pour un prix dérisoire. Ce qui permet de mobiliser les troupes en quelques heures. Le matériel de campagne ­ tracts, affiches, argumentaires ­ peut être téléchargé en un clin d'oeil. Un militant connecté peut être informé tous les jours de la position officielle du parti; en ce sens, l'Internet renforce la hiérarchie interne. Inversement, les militants auront plus d'emprise sur leurs élus, surtout si le vote électronique est appelé à se développer. Chaque motion pourra être débattue en direct sur le Net. Se posera alors un problème de «gouvernance» des partis.

Comment la classe politique française s'adapte-t-elle à l'Internet?Depuis un ou deux ans, les partis politiques «traditio