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Libération
Tendance exhibitionnisme

Un mois, un cul

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Du rugbyman à l'épicier, tous à poil sur les calendriers.
publié le 30 décembre 2000 à 8h38

«Lèche-toi, vas-y lè che-toi. Comme ça, c'est bien, encore plus sensuel Nicolas.» Le ton du photographe Kris Gautier, collaborateur régulier au mensuel gay Têtu, est suffisamment directif pour que l'ailier droit des rugbymen du Stade français cède aux injonctions et se léchouille le... biceps. Depuis cette séance Nicolas Raffault, 1,81 m pour 92 kg, se fait sévèrement chambrer dans les vestiaires. Idem pour Christophe Moni, troisième ligne aile de Paris et du Quinze de France, élu «plus beau cul du club» par ses coéquipiers. Ce cliché qui exhibe son postérieur rebondi le bassine: «On ne me parle que de lui.» Impossible en effet d'ignorer que les «rugbypèdes» ont posé dans le costume d'Adam pour leur calendrier 2001, succombant à la mode du in naturalibus. Résultat: 100 000 exem plaires édités, trois retirages, 80 000 éphémérides vendues à ce jour.

«Truc de fous». L'idée des champions de France en titre n'est en rien innovante. Inspirées par The full Monty, conte moral pour chômeurs chippendale à bedaines, des ménagères britanniques avaient déjà posé nues en 1999, afin de combattre la leucémie. Vêtues d'un collier de perles, elles égrainaient les saisons dans une cuisine: les crêpes en mars, la confiture en août, etc. Il y eut aussi le calendrier des Matildas, footballeuses australiennes impécunieuses et mal aimées au pays du rugby à XIII et des kangourous.

En France, tout commence l'an dernier à Lille. Sous la férule de Gilberto d'Annunzio, épicier fin, douze