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Libération

Deux visions du temps.

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Jospin mise sur son bilan, Chirac sur les attentes.
publié le 4 janvier 2001 à 21h30

C'est l'autre bataille du calendrier. L'un parle en mois : les «quarante-trois mois» de l'actuel gouvernement, dont Lionel Jospin semble aujourd'hui faire son principal titre de gloire. L'autre parle en année : «2001, l'année utile», thème esquissé par Jacques Chirac sur TF1 le 14 décembre, repris lors de ses voeux aux Français et martelé, hier, aux oreilles du gouvernement. Dans l'espace solennel du salon des Ambassadeurs, ces deux lectures du temps se sont mesurées. Deux horloges, deux argumentaires, pour ouvrir de concert une année de précampagne électorale.

«Livre des records». Premier à prendre la parole, Lionel Jospin a parlé fort peu de 2001. Le chef du gouvernement entame cette rentrée en s'admirant dans le miroir de la durée ­ comme s'il espérait entrer dans le Livre des records. «Une politique cohérente est conduite de façon continue par un même gouvernement depuis quarante-trois mois. Cette stabilité, pas si fréquente dans notre pays, est en soi un résultat positif, propice à la confiance de nos concitoyens. Et c'est cette stabilité même qui permet le mouvement et le changement.» «La France progresse», «la France se modernise», «la France avance», a scandé le Premier ministre. La politique du gouvernement «porte ses fruits», le chômage baisse massivement, la présidence française a fait «progresser» l'Union européenne, et même le succès du Pacs, auquel il fut si longtemps réticent, montre que «la société s'ouvre paisiblement aux différences».

Le contraste est grand a