Exposés sobres, volontairement expurgés de connotations idéologiques dangereuses. Hier, Elisabeth Guigou et Laurent Fabius ont pris garde de ne pas afficher leurs dissensions devant leurs collègues. Depuis l'annulation mi-décembre de la ristourne CSG sur les bas salaires, par le Conseil constitutionnel, la ministre de l'Emploi et le locataire de Bercy ont exploré les pistes susceptibles d'atténuer la prévisible déception des 9 millions de salariés auxquels le gouvernement promettait depuis septembre une hausse de leur pouvoir d'achat. Hier, plusieurs solutions ont été listées, sans que ni Guigou ni Fabius n'affichent ouvertement de préférence.
Coup de pouce au Smic. Lors du déjeuner à Matignon, Elisabeth Guigou a laissé filtrer ses préférences. Selon elle, la meilleure solution consisterait à panacher deux mesures: donner dès le 1er février un gros coup de pouce au Smic, mesure électoralement payante; compléter l'effort en remboursant une partie de leurs prélèvements sociaux aux salariés les plus modestes lors du paiement de leur impôt sur le revenu. Pour éviter une hausse du coût du travail préjudiciable à l'emploi, la ministre suggère d'assortir le coup de pouce au Smic d'un allégement de charges patronales.
Pression fiscale. L'ennui c'est que Bercy ne veut pas entendre parler de ce scénario. Laurent Fabius l'a rappelé à l'issue du déjeuner, lors d'une nouvelle réunion de travail. La ristourne CSG inscrite dans son plan fiscal n'avait pas, à ses yeux, pour unique vertu d'aug