Lionel Jospin n'aime pas se déterminer par rapport au président de la République, mais il est tout de même obligé de le faire. Mercredi, Jacques Chirac avait souhaité que 2001 soit «une année utile». Hier, lors de la réunion qui rassemble l'ensemble de son gouvernement une fois tous les quinze jours, le Premier ministre a implicitement répondu en faisant passer à ses ministres le message suivant: 2001 sera une année de travail.
Le message n'est pas nouveau. A chaque début d'année, Lionel Jospin le répète. Mais, cette fois-ci, il devra le rabâcher d'autant plus souvent que son rival de l'Elysée va s'employer à nourrir le procès en immobilisme du gouvernement. Mercredi, Chirac avait souhaité que la compétition électorale ne commence pas avant le début de 2002. Jospin ne dit pas autre chose. Il a rappelé, hier, que le PS ne désignerait son candidat qu'en janvier 2002. Mêmes les municipales et cantonales de mars prochain ne doivent pas entraver la bonne marche du gouvernement. «Ne consacrez pas plus de temps que nécessaire à ces élections», a-t-il demandé à ses ministres.
Si le chef du gouvernement s'est gardé de toute allusion aux propos de Jacques Chirac, Laurent Fabius n'a pas eu cette pudeur-là. «Le chef de l'Etat essaie de banaliser notre bilan. Nous devons au contraire vanter nos réformes», a dit le ministre de l'Economie. Dans une intervention également assez incisive, Jean Glavany s'est interrogé sur le caractère «politique» des récentes décisions du Conseil constitutionne