Quelques piques et un gros rappel à l'ordre. Jacques Chirac, qui recevait vendredi les voeux des corps constitués, a profité de cette occasion pour réaffirmer son opposition au processus de Matignon sur la Corse. Après avoir rappelé devant les représentants de la fonction publique qu'il était «passionnément attaché à la diversité de notre pays, de ses terroirs et de ses traditions», le chef de l'Etat a affirmé que «l'indivisibilité de la République ne saurait être remise en cause», que la citoyenneté française «ne saurait être modulée» ni «la République dissoute dans une mosaïque de privilèges et de statuts dérogatoires. Au-delà des racines de chacun, il y a l'unité de destin que représente la participation à la communauté nationale».
Lionel Jospin, à son côté, n'a pas bronché. Avant même que le projet de loi sur la Corse ne soit présenté, à la fin du mois, devant le Conseil des ministres et débattu, courant mars, à l'Assemblée nationale, Jacques Chirac le cartonne. Ne désespérant pas de voir le Conseil constitutionnel le suivre dans cette opposition à la réforme engagée par le Premier ministre, il s'est fait, vendredi, le défenseur des neuf sages de la rue Montpensier. «On a vu mettre en cause l'indépendance de la plus haute instance juridictionnelle de notre pays, qui apporte à nos libertés la garantie de la Constitution», a-t-il assuré, faisant allusion aux critiques contre les décisions du Conseil constitutionnel, qui a retoqué en décembre la baisse de la CSG sur les bas