Fini le bruit des moteurs, des frottements des roues des trains sur les rails, de la chasse d'eau des voisins? Le silence va-t-il enfin se faire sur la France? Après des décennies de laxisme, l'Etat, les collectivités locales, l'Union européenne et les industriels semblent en tout cas décidés à accorder au bruit la place qu'il occupe dans les préoccupations des gens: l'une des toutes premières.
Loi antibruit. La ville de Paris vient de lancer une OPAH (Opération d'amélioration de l'habitat) pour lutter contre les nuisances sonores subies par les riverains des grandes avenues ou du périphérique (lire page 4). Le contrat de plan Etat-région Ile-de-France prévoit la construction d'une couverture acoustique sur quatre portions du périphérique parisien et une portion de l'autoroute A6b, qui dessert le sud de Paris. La loi SRU (Solidarité et renouvellement urbain), votée au mois de décembre, impose aux politiques urbaines et territoriales un objectif de «réduction des nuisances sonores». L'Union européenne, enfin, planche sur une directive «relative à l'évaluation et à la gestion du bruit ambiant».
Bref, la lutte contre le bruit est devenue un élément essentiel du discours politique. Reste que cette sollicitude est relativement récente puisqu'elle commence avec la loi antibruit du 31 décembre 1992. D'une étude de l'OCDE, il ressort alors que la France est l'un des pays européens les plus mal classés. Certes, mieux que l'Italie, l'Espagne, le Portugal et la Grande-Br