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Libération

La leçon de «parler vrai» de Rocard en Corse.

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L'eurodéputé était invité par les autonomistes non violents de François Alfonsi.
publié le 12 janvier 2001 à 21h44

Bastia envoyé spécial

Michel Rocard n'aime rien tant que prendre son monde à contre-pied. Alors que la plupart des hommes politiques de passage sur l'île de Beauté clament haut et fort leur amour de la Corse, lui avoue humblement qu'il connaît mal l'île et encore moins les détails du processus de Matignon. Qu'importe. Si hier, Arritti, l'hebdomadaire de l'UPC-Scelta Nova, mouvement autonomiste non violent conduit par François Alfonsi, l'a invité, c'est à cause d'une tribune dans le Monde l'été dernier dans laquelle l'ancien Premier ministre de Mitterrand affichait quelques vérités historiques pour contrecarrer les affirmations «anticorses» de certaines personnalités.

«Décoloniser». Depuis 1966, Michel Rocard n'a pas varié d'un iota. A l'époque, jeune haut fonctionnaire de l'Inspection des finances, il se fendait déjà d'une brochure titrée «Décoloniser la province». «Je suis entré dans ce débat par un biais purement technocratique. Et je me suis aperçu que la centralisation bureaucratique et administrative, ça ne marche pas», a-t-il expliqué hier devant près de 400 personnes massées dans une salle du théâtre municipal.

«Chiper quelques matériels dans les quincailles militaires ne permet pas de venir à bout des Etats tout-puissants», ajoute aussi l'homme du «parler vrai» devant Jean-Guy Talamoni, l'élu de Corsica Nazione, qui n'a jamais condamné la violence politique, assis au premier rang. A ses côtés, Edmond Simeoni, l'homme de l'occupation de la cave viticole d'Aleria en 1975