Pourquoi changer une tactique qui patine? Vendredi, lors de la présentation de ses voeux, Philippe Séguin a indiqué qu'il ne varierait pas dans sa stratégie de campagne, en dépit de mauvais sondages. «Le canard est toujours vivant», s'est-il rassuré en citant, à l'instar de Jean Tiberi dans un meeting à l'automne dernier, un sketch de Robert Lamoureux. Et, à l'entendre, ce canard «plus en forme que jamais [...] a bien raison de considérer que l'analyse qui a fondé sa stratégie se trouve vérifiée». Dans la foulée, le candidat RPR a réuni ses vingt têtes de liste au Moulin de la Galette, à Montmartre, dans une ambiance pas vraiment french cancan.
Désistement. La veille au soir, Edouard Balladur, colistier du XVe arrondissement sur lequel Philippe Séguin appuie pour une bonne part sa campagne, était pourtant revenu à la charge sur la question ultrasensible des accords éventuels avec le maire de Paris. Après avoir laissé entendre à mots couverts, en décembre, que Tiberi était un partenaire potentiel, il a mis les pieds dans le plat en réclamant «un accord de désistement réciproque au second tour en faveur de la liste en tête». Le maire de Paris a renchéri, vendredi: «Le désistement est insuffisant, il faut que les têtes de liste de Séguin recommandent un pacte de bonne conduite.»
Philippe Séguin souhaite un retrait sans consigne de vote de ses listes si elles arrivent derrière celles de Tiberi. Ce principe est pour lui un argument clé de la «rupture» qu'il prône, alors que le soci