Istres envoyé spécial
C'était beau et émouvant, à vous réconcilier avec la politique. Lundi soir, François Bernardini, 47 ans, lançait sa campagne pour les municipales à Istres (Bouches-du-Rhône). Juste avant son arrivée, et une longue traversée de la foule en délire, les haut-parleurs de la patinoire crachaient une chanson, «j'irai au bout de mes rêves... même si l'on m'arrête». Mais Bernardini n'en est pas à monter une section PS aux Baumettes. Il a même réussi un sacré tour de force en réunissant 2 000 militants venus l'acclamer. Dans une ville de moins de 40 000 habitants, cela tient de l'exploit. «J'aimerais voir la capacité de mobilisation des candidats dans de bien plus grandes villes», a-t-il plastronné.
Certes, les opposants au «seigneur de la ville» voient surtout, dans cette démonstration de force, «des gens asservis, sous sa coupe», l'effet de vingt ans de clientélisme, soigneusement entretenu depuis son bureau de directeur général du SAN (Syndicat d'agglomération nouvelle, regroupant Istres, Fos et Miramas), la dernière place forte de l'ex-député européen, ex-président du conseil général, ex-patron d'une des plus puissantes fédérations PS. Mais quand même, chapeau bas. Guilleret, l'intéressé a tenu à se féliciter lui-même : «François Bernardini est sorti du pays des oubliés, du temps des ténèbres.»
Quitus. L'homme a atteint son but : démontrer qu'il est indéracinable en son fief d'Istres, dont il brigue, pour la première fois, la mairie. Même si sa liste, qui rasse