Jospin jacobin... La rime fait parfois le moine, et Lionel Jospin traîne derrière lui une solide réputation antidécentralisation. Néanmoins, plus que d'hostilité, il conviendrait de parler d'indifférence. Voire d'un peu d'opportunisme : après un long sommeil, ce n'est que lorsqu'il s'est convaincu qu'il y allait de son intérêt politique que le Premier ministre s'est décidé à ouvrir le dossier. D'autant que Jacques Chirac n'entend pas se priver du thème de la démocratie locale pour nourrir sa future campagne présidentielle. Aujourd'hui, à l'Assemblée nationale, Lionel Jospin devrait prononcer un véritable discours-programme.
Le chef du gouvernement est tout sauf un homme de terroir. Né à Meudon, il a grandi en Seine-et-Marne, fait ses études à Paris, entamé sa carrière au Quai d'Orsay, avant de bifurquer vers le PS pour s'occuper des relations internationales. Elu dans le XVIIIe à Paris en 1976, il migre en Haute-Garonne en 1986, où ses électeurs ne lui ont pas été très fidèles : en 1992, il conserve d'un cheveu son mandat de conseiller général ; en 1993, il perd son siège de député. Mais peut-être est-ce le prix de ce parachutage qu'il n'a jamais transformé en ancrage. Lionel Jospin n'a jamais habité à Cintegabelle ; très «rive gauche», il aime passer ses week-ends à Paris, aller au cinéma, au théâtre, aux expositions ; et, avec son épouse, il vient d'acquérir une petite résidence secondaire... sur l'île de Ré, à 500 kilomètres de son fief électoral.
Diagnostic. Bref, le Premi