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Libération

La taxe sur les ordinateurs a vécu

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Catherine Tasca, dûment critiquée, a enterré hier son ébauche de réforme.
publié le 17 janvier 2001 à 21h53

«Nous n'envisageons pas de taxer les ordinateurs» : tels sont les mots «lance à incendie» dont Catherine Tasca a hier aspergé l'hémicycle lors de la séance des questions au gouvernement. Une fois, deux fois, trois fois. Pompière de service, décidée à noyer une opposition qui s'improvise pyromane : «C'est une tactique de crier au feu avant qu'il y ait incendie», a reproché la ministre de la Culture à l'adresse d'une droite goguenarde. «C'est bon, les couleuvres ?», hurle le RPR Patrick Devedjian.

Il en faut plus pour démonter Catherine Tasca. Olivier de Chazeaux (RPR) reproche-t-il au Premier ministre la «culture fiscale» du gouvernement et sa manie supposée de régler les problèmes grâce à des surtaxes ? C'est elle, et non Lionel Jospin, qui de nouveau se lève : «Vous avez une volonté de confusion qui confine à la désinformation. Nous ne créons pas de taxe. Il est dommage que vous choisissiez d'attiser des peurs non fondées.» Une bourde, cela s'assume seul.

Une bourde... voilà bien résumé le sentiment général à gauche. Paroles de socialistes, Catherine Tasca aurait mieux fait de se taire plutôt que d'envisager publiquement une éventuelle taxe sur les ordinateurs et autres instruments susceptibles de copier des oeuvres (Libération d'hier). Dès lundi, Lionel Jospin a décroché son téléphone pour expliquer à sa ministre de la Culture que les mots comme «taxe» ou «taxation» sont des matières explosives, à manier avec infiniment de prudence ­ et après accord de Matignon.

De son côté,