On y est presque. Le débat sur la décentralisation a constitué, hier après-midi à l'Assemblée, un formidable prélude à l'affrontement présidentiel à venir. Lionel Jospin s'est risqué le premier à ce galop d'essai électoral. Certes, le Premier ministre s'est souvenu qu'il l'était encore pour seize mois, tout au plus. Il a donc confirmé la présentation d'un «premier projet de loi sur la démocratie citoyenne» dès 2001. Le texte, dont le ministre de l'Intérieur, Daniel Vaillant, a la charge, visera à «renforcer la démocratie de proximité, améliorer les conditions d'exercice des mandats des élus, à fixer les principes pour la rénovation des institutions locales, la clarification des compétences».
Ces dispositions législatives constituent la préface de ce que Lionel Jospin nomme «une nouvelle étape de la décentralisation, une décentralisation citoyenne et solidaire». Il a invité chacun des parlementaires, les associations d'élus, les syndicats de la fonction publique, à y travailler «tout au long de cette année 2001». A coup sûr, cette «large consultation» permettra l'ébauche d'un programme électoral pour 2002.
Etrangement, le Premier ministre s'est limité à dire ce qu'il ne voulait pas plutôt que ce qu'il proposait: «Parce que l'attachement des Français aux communes, aux départements et aux régions est réel, il n'est pas envisagé de supprimer un de ces niveaux de collectivité [...]. Parce que la solidarité nationale est au fondement du pacte républicain, la France restera un Etat u