Lyon de notre correspondant
Charles Millon a filé un rude coup, lundi, à la classe politique lyonnaise. Candidat sans investiture, il tenait meeting à la cité internationale, où le PS a organisé en septembre ses journées parlementaires. La salle était prévue pour 2 000 personnes, il en a accueilli le double. Ces dernières années, à Lyon, seul le Front national, avant ses déchirements, réunissait autant de monde. Dans la salle, les milieux très conservateurs lyonnais, mais aussi des militants RPR et UDF. Beaucoup de personnes âgées mais également de nombreux jeunes gens habillés de cirés jaunes aux couleurs de Charles Millon, l'écoutant, fervents, assis au premier rang comme aux Journées mondiales de la jeunesse. «Il a su recentrer le débat, nous montrer qu'il y a encore une droite et un ennemi: la gauche», confiait à la sortie Pascal, 20 ans, étudiant en droit à Lyon-III.
«La connerie de 1998». Neuf mois après être entré en campagne, Charles Millon semble avoir créé la dynamique que le reste de la droite cherche encore. L'UDF manque de militants, lui s'appuie sur des équipes fournies qui sillonnent les rues, visitent les commerces. Il y a huit jours, il arpentait ainsi les trottoirs commerçants du VIIe arrondissement, en compagnie d'une dizaine de militants. «Depuis des mois, raconte une postière, je change de boutique tous les jours quand je fais mes courses, pour leur parler de Charles Millon.» Dans les boutiques, ce mercredi 10 janvier, le député reçoit un accueil circonspe