Le Medef n'a-t-il pas poussé le bouchon un peu trop loin? En annonçant par la voix de son numéro deux Denis Kessler que «les cotisations» à l'ASF (Association pour la structure financière, qui compense depuis 1982 le surcoût de la retraite à 60 ans pour les salariés du privé) «ne sont pas dues» et donc «ne seront pas levées le 4 février», date de la prochaine échéance, il n'a pas hésité à jouer la carte de la provocation. Certes, l'incidence financière de cette décision est minime les réserves des caisses complémentaires permettent d'assurer le départ à 60 ans de ceux qui liquideront leur retraite avant le 31 mars 2001. Mais le message envoyé par l'organisation patronale est clair: s'il n'y a pas d'accord avant la fin du trimestre, dès le 1er avril tous ceux qui partiront avant l'âge de 65 ans se verront rétablir les abattements sur la retraite complémentaire (d'un montant souvent supérieur à l'assurance vieillesse de base), qui peuvent atteindre 22% de la pension quand on part à 60 ans.
«Tout le temps». La ministre de la Solidarité, Elisabeth Guigou, a déploré hier à l'Assemblée nationale, la «méthode de diktat» pratiquée par le Medef, tout en rappelant, pour calmer les inquiétudes, «qu'il y avait tout le temps de la négociation, de la réflexion, de la discussion et qu'il n'y a aucune raison de forcer des décisions». Mais au cas où ces négociations, qui devraient reprendre après la journée d'action intersyndicale du 25 janvier, n'aboutiraient pas, les pouvoirs publics sera