La réforme de l'Etat est en marche. C'est ce que clament en choeur ministres et parlementaires socialistes pour vanter le prochain toilettage de l'ordonnance de 1959, texte qui régit les relations entre Parlement et gouvernement pour l'adoption de la loi de finances. Preuve de l'intérêt affiché par Lionel Jospin pour ce dossier: la réunion de ministres qui s'est tenue hier à Matignon lui a été presque entièrement consacrée. «Si nous aboutissons, a expliqué le Premier ministre en introduction, ce sera l'une des principales avancées de la réforme de l'Etat.» Façon de mettre chacun des convives devant ses responsabilités.
Trois heures durant, déjeuner compris, les membres du gouvernement ont donc passé en revue les conséquences de la réforme sur le fonctionnement de leur ministère. Avec, en ligne de mire, une idée-force: améliorer l'efficacité de la dépense publique en assignant à chaque ministère des missions précises, assorties de résultats à atteindre. Ainsi, au moment de la loi de finances, les députés attribueraient à chaque administration une enveloppe globale de crédits (équipement, investissement et personnel), qu'il appartiendra aux gestionnaires publics de répartir au mieux.
Pour éviter d'inquiéter les syndicats de la fonction publique, les ministres se sont prononcés pour que soit fixé un plafond d'emplois au niveau de chaque ministère. En contrepartie, ils auront un droit de regard sur les missions à mener et un pouvoir de contrôle renforcé sur les résultats obtenus.
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