Ancien conseiller de Michel Rocard à Matignon, aujourd'hui maître de requêtes au Conseil d'Etat, Bernard Spitz vient de publier avec l'ancien ministre Roger Fauroux un ouvrage collectif sur l'Etat qui se veut «le livre vérité de la fonction publique». Vingt-sept observateurs privilégiés y ont collaboré, dont Nicole Notat, Pierre Joxe ou Jean Peyrelevade.
L'échec de la négociation salariale dans la fonction publique augure mal de la réforme de l'Etat...
On est, une fois de plus, dans une logique de rapport de force et non de recherche d'un compromis. On privilégie une approche à courte vue axée sur la seule question des rémunérations, alors que les vrais problèmes sont plus larges et qu'ils incluent l'évolution démographique de la fonction publique, la réaffectation des fonctionnaires là où on en a le plus besoin et la modernisation du fonctionnement du service public.
L'image du service public à la française est pourtant plutôt bonne...
Elle a d'excellentes raisons d'être bonne: des gens qualifiés et qui croient au service public, une qualité de prestations élevée, une volonté de modernisation. Mais il y a aussi le problème du coût supporté par la collectivité. Pour mesurer la performance, on doit s'appuyer sur des indicateurs macroéconomiques ou sur des évaluations par fonction. Si l'on prend le rapport coût-résultats, la performance collective est médiocre. C'est l'une des différences entre l'Etat et les entreprises. Dans l'administration, la performance est sacrifiée à l'expl