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Libération

Bastia : tous contre Milou.

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Le maire radical Zuccarelli fait face à des adversaires pro-Matignon.
publié le 22 janvier 2001 à 22h04

La vieille citadelle génoise surplombe le vieux port. Et Emile Zuccarelli assure les tours de garde sur les remparts. Pas question pour lui de se laisser déloger de son bastion, la mairie de Bastia, la plus grande ville de Haute-Corse.

«A l'origine, pour les Génois, la ville était une colonie de peuplement», explique l'ancien ministre de la Fonction publique de Lionel Jospin, limogé du gouvernement pour cause d'hostilité au processus de Matignon. «Et, depuis plus de trente ans, la mairie est colonisée par les Zuccarelli», raillent ses adversaires. Jean, son père, a régné sur Bastia de 1968 à 1989. «Milou», comme on surnomme son fils, lui a succédé en 1989, dès le premier tour des élections municipales, à la tête d'une coalition de gauche regroupant communistes, socialistes et radicaux de gauche, son parti.

Test. Mais, cette fois, les socialistes, emmenés par Laurent Croce, ont quitté le navire. Pas question pour eux de parader au côté du principal opposant au futur statut de l'île concocté par le Premier ministre. Une décision discutée avec le président du conseil général, Paul Giaccobi, radical de gauche lui aussi, mais favorable au processus.

La municipale anticipée d'Ajaccio, en septembre, avait servi de test grandeur nature pour les partisans et les détracteurs des accords de Matignon (lire ci-dessous). Les socialistes veulent en faire de même à Bastia. Laurent Croce annonçait alors sans ambages qu'il souhaitait mener campagne sur le thème du processus de Matignon, avec l'e