Et si elle était sensible et généreuse ? Elle que des générations de réformateurs impatients ont décrit comme une apparatchik obtuse ; elle qu'on a cru voir, raide et agressive, défendant les intérêts des profs contre ceux des élèves. A la tête du Snes, syndicat majoritaire dans les lycées et collèges, Monique Vuaillat a bataillé contre sept ministres. A chacun d'eux ou presque, elle aura fait ravaler au moins un projet de réforme. Bientôt vingt ans que ça dure. Cette année, elle passe la main, parce que la limite d'âge est atteinte. Certains la jugent irremplaçable : «Monique a une extraordinaire capacité à sentir, à anticiper ce que pensent les profs», dit une collaboratrice. Elle dort peu, a une santé de fer, travaille énormément, mémorise ses dossiers en un temps record. «A croire qu'elle est dopée», confie une jeune syndicaliste. On dit aussi du mal d'elle, dans des termes qui rappellent souvent ce qu'on a pu entendre sur Nicole Notat, l'autre femme du syndicalisme français. C'est donc une tueuse, évidemment autoritaire, qui n'a pas hésité à mettre sur la touche ceux qui pouvaient lui faire de l'ombre. Et comme on ne lui connaît pas de vie de famille, la «générale» compenserait dans le pouvoir. Classique mais trop simple. Sa vie privée ? Elle se contente de confirmer qu'elle se joue le week-end, à Grenoble, où elle retourne chaque vendredi pour ses trois heures de cours hebdomadaire en BTS de gestion. Un proche laisse deviner un côté sentimental, «un peu midinette», qui
Portrait
Monique Vuaillat. Maman mammouth
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par Alain Auffray
publié le 22 janvier 2001 à 22h02
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