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Libération

Jospin profite du chantage du Medef

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Il se pose en recours sur les retraites et masque ses déboires avec les fonctionnaires.
publié le 23 janvier 2001 à 22h05

Le Medef rend service à Lionel Jospin. Il a suffi au Mouvement des entreprises de France d'adopter sur la question des retraites complémentaires une position provocatrice, pour faire oublier l'échec, dans la nuit de jeudi à vendredi, des négociations salariales dans la fonction publique. Et dans la foulée les piètres capacités managériales de la gauche dans son rôle d'Etat-patron. Au lieu d'enfoncer le clou et de rappeler que, à la différence du gouvernement, il a été capable ces derniers mois de faire aboutir deux accords important ­ sur l'assurance chômage et sur la médecine du travail ­, le mouvement patronal a fait de la surenchère.

Vendredi soir, Denis Gautier-Sauvagnac (lire Libération de samedi), le président de l'Unedic ­ l'Union des Assedic perçoit les cotisations ASF qui servent à financer les retraites complémentaires à 60 ans ­ a annoncé que le Medef allait suspendre «jusqu'à nouvel ordre» la collecte de ces cotisations. Le Premier ministre a bien compris l'avantage que lui procure cette décision. Si, comme hier à Tours (lire ci-dessous), il est désormais conduit à aborder une question sociale, il lui suffit de parler retraites. Sur ce sujet, il a le soutien des syndicats, qui savent qu'il est le dernier recours face aux prétentions du Medef. Bien que le bilan social du gouvernement dans la fonction publique soit loin d'être reluisant (pas d'accord de salaires, mise en oeuvre des 35 heures au point mort), l'ensemble des confédérations a appelé le gouvernement à la