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Libération

Des eurodéputés socialistes orphelins.

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Le mutisme de Jospin sur la construction européenne les embarrasse.
publié le 25 janvier 2001 à 22h09

Bruxelles (UE)

de notre correspondant

Les professions de foi européenne de Lionel Jospin sont aussi rares que les cris d'enthousiasme accueillant le traité de Nice. C'est dire. En presque quatre ans de pouvoir, le Premier ministre s'est toujours gardé de dévoiler sa vision de l'Europe. A chaque fois, il a contourné l'obstacle. La présidence française de l'Union européenne durant le second semestre 2000 lui a fourni un prétexte pour se taire: la France devant s'exprimer d'une seule voix, il revenait au président de la République de parler en son nom. Jospin s'est simplement contenté de faire connaître son désaccord, par l'intermédiaire de Pierre Moscovici, son ministre chargé des Affaires européennes, sur le discours prononcé par Jacques Chirac à Berlin en juin dans lequel ce dernier se prononçait en faveur d'une Constitution européenne et de la mise en place d'un «groupe pionnier». «S'il s'était lui-même exprimé, ce n'est pas le fond de son discours qui aurait été jugé, mais la contradiction avec Chirac», justifie l'un de ses proches.

«Très dubitatifs». Jospin a retrouvé sa liberté de parole le 1er janvier 2001, terme de la présidence française. Mais il demeure silencieux, au grand dam d'un certain nombre de députés socialistes européens. «Nous sommes très dubitatifs sur la posture européenne du gouvernement, regrette ainsi Gilles Savary, candidat à la mairie de Bordeaux. Je discerne une certaine lassitude dans nos rangs, voire une désespérance.» «C'est ennuyeux ce silence», su