Dreux envoyé spécial
Pif, paf, boum. La sécurité s'invite dans le champ de la cohabitation, élections municipales obligent. Jacques Chirac, à Dreux, Lionel Jospin, à la Réunion, se sont opposés, hier, sur ce terrain. Moins à front renversé, tant ils se marquent, qu'à coups de propositions. Fini le tout sécuritaire. Le chef de l'Etat fait siennes les leçons du député-maire RPR de Dreux, Gérard Hamel. Et la première d'entre elles en matière de lutte contre la délinquance: «C'est 80 % de social et 20 % de mesures de sécurité.»
Dreux, choix emblématique pour Jacques Chirac. Bastion de la droite dure et des accords avec le FN dans les années 80, la ville est devenue, pour le Président, le symbole de ce que l'opposition doit proposer en matière de lutte contre l'insécurité. Après s'être fait présenter le Plan d'action sociale et sécurité, dont les résultats sont concluants, il s'est rendu à la maternelle Louise-Michel, du quartier des Oriels, le plus sensible de Dreux, où les parents peuvent venir parler des difficultés rencontrées avec leurs enfants.
Des actes. Exit le diptyque insécurité égale immigration ou le gros bâton. «Je suis venu à Dreux ni pour faire un diagnostic ni pour souligner encore la nécessité d'ériger, en priorité de la nation, la lutte contre la violence. Je suis venu parce qu'il est temps de traduire cette priorité en actes», a-t-il asséné. Renvoyant ainsi dans les cordes Lionel Jospin qui, mardi, avait affirmé n'avoir «pas de leçons à recevoir» dans ce domaine.
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