Les menaces sur la retraite à 60 ans ont mobilisé hier, à l'appel de l'ensemble des syndicats, plus de 300 000 personnes. A Paris, le cortège comptait 50 000 personnes, et à Marseille pas loin de 30 000. Toulouse, Lyon, Lille, Grenoble ou Nantes ont aussi vu passer des défilés imposants. Mais la vraie surprise est venue des villes moyennes comme Clermont-Ferrand, Caen, Le Mans ou Pau, où les défilés ont atteint les 10 000.
L'objectif des syndicats est atteint. Ils ont démontré qu'ils avaient, sur la question, une vraie légitimité à parler au nom des salariés. Leur succès est incontestable. Moins pour les chiffres, certes impressionnants, que pour l'image qu'ils ont donnée du syndicalisme français couramment jugé ringard, divisé, affaibli par les rivalités internes ou les dérives politiques, défenseur des corporatismes, et incapable de mobiliser sur les grands sujets de société.
«Cols blancs» à Paris. L'unité syndicale retrouvée, au moins le temps d'une manifestation, a parfois apporté une tonalité inhabituelle. A Paris, le premier rang réunissait Bernard Thibault (CGT), Nicole Notat (CFDT), Marc Blondel (FO), Alain Deleu (CFTC) et Jean-Luc Cazettes (CGC). Et derrière eux, pour la première fois, les cadres venus de La Défense ou des sièges sociaux parisiens des grandes entreprises à l'appel de la CFE-CGC, étaient là en nombre: plusieurs milliers que les organisateurs avaient habilement placés en tête de cortège. Et ils avaient bien fait les choses, avec quelques militantes en f