L'Intérieur patine. Mais Daniel Vaillant n'y est pour rien. Il y a d'abord les circonstances. Quatre policiers tués dans l'exercice de leurs fonctions en un peu plus d'un mois. Autant qu'en une année «normale». Côté statistiques globales, les choses ne vont pas fort non plus. Dans quelques jours, les directeurs de la police et de la gendarmerie vont annoncer les chiffres de la délinquance pour l'année 2000. Ils sont globalement à la hausse. Même si, place Beauvau, on prévient d'ores et déjà qu'il faut «relativiser» ces données. «Regardez dans les 63 circonscriptions où la police de proximité est en place depuis un an, la délinquance baisse», assure-t-on dans l'entourage du ministre.
Enfin, il y a une forte crispation sur le terrain politique. C'est la période électorale qui veut ça : la sécurité est l'un des enjeux majeurs des trois scrutins à venir, municipal, présidentiel et législatif. Tout le monde en rajoute. Même si chacun, à l'instar de Daniel Vaillant, répugne à faire de l'insécurité «un sujet de polémique, un thème de campagne».
Bretteur. Contrairement au souhait formulé fin août, le ministre de l'Intérieur n'assure pas la tranquillité de Jospin. Il y a six mois, Jean-Pierre Chevènement quittait Beauvau pour cause de désaccord de traitement du dossier corse. A Matignon, on indiquait alors que son successeur était «un homme sûr». Parfait connaisseur du dossier sécurité et fidèle du Premier ministre. Mais contrairement au bretteur de Belfort, le maire du XVIIIe arrondis