Il y est presque. Et en snobe ses concurrents. Il est 23 heures jeudi lorsque Bertrand Delanoë, en meeting dans un gymnase du XXe arrondissement de Paris, achève son intervention: «Vous avez vu? Ce soir, je n'ai même pas cité mes adversaires. Et oui, je l'ai fait exprès... Car je crois à notre victoire et vous invite, dès ce soir, à être les inventeurs d'un nouveau Paris au service de tous les Parisiens, sans aucune exception.» Se posant en «rassembleur», il refuse d'évoquer «les actes qui ont sali le beau nom de Paris, des mots tellement honteux que je n'ai pas envie de les prononcer...». Le candidat socialiste à l'Hôtel de Ville est au-dessus de tout ça, il plane.
«Désir». Sondage après sondage, les arrondissements tombent dans son escarcelle: après le XIIe, le Ve de Jean Tiberi, et le XIIIe de Jacques Toubon la semaine dernière, c'est au tour du IXe d'être promis à la gauche selon une enquête Sofres publiée samedi par le Figaro magazine (1) qui attribue 56 % à Jacques Bravo (PS) contre 44 % à Pierre Lellouche (RPR). Le maire PS du Xe, Tony Dreyfus, serait lui largement réélu avec 64 % des voix.
Alors bien sûr, jeudi soir, Bertrand Delanoë a ménagé les formes. Il a invité l'auditoire de 400 personnes à «ne pas se laisser griser» et a répété que «la démocratie, ce ne sont pas les sondages». Mais il a surtout eu du mal à se contenir. Pendant trois quarts d'heure, il s'est fait l'interprète du «désir des Parisiens» qui «nous attendent» et dont il «ne doute pas qu'ils soient maj