La Réunion envoyé spécial

Rouge de plaisir, rouge de coups de soleil. Sur la tribune chargée de petits drapeaux tricolores, vendredi à Saint-Pierre, la grande commune du sud de l'Ile de la Réunion, Lionel Jospin se lâche. Son discours à peine achevé, face à 3 000 personnes qui brandissent des pancartes de bienvenue à son effigie, le Premier ministre en veut encore. L'effet Tropiques? Le polémiste à distance avec Jacques Chirac (Libération de jeudi) sur les questions de sécurité, a choisi de déposer les armes pour prendre de la hauteur. Et de peaufiner encore et toujours sa nouvelle image d'homme qui «a besoin de ces contacts directs avec le peuple de notre pays». Une image habituellement attribuée au chef de l'Etat. A la population, à qui il vient d'annoncer sous les vivats la création très attendue ici d'un second département pour la fin 2001, il veut désormais «parler quelques instants avec [son] coeur». Lyrique, il assure que les images de cette foule «venue si nombreuse ne s'effaceront jamais de [sa] mémoire». «Nous ne voulons pas travailler en vase clos, nous ne voulons pas rester enfermer dans nos bureaux [...]. Il faut que les hommes et les femmes, les jeunes, chacun dans leur individualité avec leurs expériences, leurs cicatrices, leurs espérances, leur talent viennent au contact direct et physique des dirigeants politiques pour leur parler».

Femmes et fleurs. La Réunion et sa mosaïque de populations sont aussi l'occasion de disserter sur les grandes valeurs comme la «