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Libération

En 2001, Jospin se retient.

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Devant les cadres du PS, il a peiné à ne pas évoquer sa candidature à l'Elysée.
publié le 29 janvier 2001 à 22h14
(mis à jour le 29 janvier 2001 à 22h14)

Que c'est dur quand c'est long! Treize mois encore à patienter pour Lionel Jospin avant que le PS ne désigne son candidat à l'élection présidentielle. Treize mois à tenir sa langue, à se consacrer à l'«année de plein travail» 2001, bref, treize mois d'un supplice intime qui consiste à y penser toujours, sans en parler jamais... Hier après-midi, le Premier ministre a tenu cinquante minu tes. Clôturant le 7e rassemblement national des secrétaires de section réuni à la Mutualité, à Paris, il a joué avec les nerfs de ses 2 000 auditeurs... et avec les siens. La voix éraillée par les multiples bains de foule pris dans l'océan Indien (lire ci-contre), Lionel Jospin a d'emblée supplié ses supporteurs de faire preuve de retenue: «A la Réunion et à Mayotte, l'accueil fut très chaleureux, mais il ne faut pas le dire, sinon on fait des interprétations. Aujourd'hui, il serait souhaitable que l'atmosphère ne soit pas trop chaleureuse...» Pour écarter ces commen taires «spéculatifs» qu'il fait mine de réprouver, le chef du gouvernement s'est contenté de vanter le «bon bilan» de son gouvernement, qui «garde le cap [...] et gouverne à gauche depuis quarante-quatre mois». Lui qui assure ne pas voir plus loin que le bout de l'année a cultivé sa myopie électorale: «En 2002, il y aura d'autres rendez-vous démocratiques, du moins c'est ce qu'on dit... Moi, j'ai l'intention de rester centré sur 2001.» Un effort surhumain, compromis par une promesse finale: «Le temps du lyrisme n'est pas encore ve