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Libération

Epinal, ville séduite et abandonnée

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Après le départ de Séguin, la gauche croit au miracle.
publié le 29 janvier 2001 à 22h14

Epinal envoyée spéciale

C'était hier. La presse nationale avait pris l'habitude de venir à Epinal (Vosges), où le maître des lieux, Philippe Séguin (RPR), se faisait un plaisir de vanter sa réalisation du jour. Il y a eu ainsi Epinal, ville la plus sportive de France (une piscine par quartier, un bassin olympique «comme il n'y en a pas à Paris»); Epinal, capitale de l'aménagement du temps scolaire (école le matin, activités artistiques et sportives gratuites l'après-midi); Epinal et son golf public implanté au coeur d'une ZUP; Epinal, ses berges de la Moselle et ses vieilles façades repeintes, sa télé câblée et son parcours de canoë-kayak...

Aujourd'hui, Philippe Séguin bat la campagne à Paris. Il est toujours député des Vosges, mais ne met plus les pieds à Epinal. Après quatorze ans de mandat municipal, il a laissé, le 1er novembre 1997, les clés de la mairie à son ancien premier adjoint, Michel Heinrich. La tête de liste de la gauche plurielle aux prochaines élections municipales, Gérard Welzer (PS), distribue à qui les réclame des photocopies de vieilles coupures de presse. Philippe Séguin y déclare: «La rupture entre Epinal, les Vosges et moi ne sera jamais de mon fait. Je ne prendrai pas moi-même l'initiative de partir» (l'Est républicain, mardi 17 mai 1988). Il y avait du travail et de l'ambition pour l'éternité: «Je n'aurai jamais fini. Il reste à terminer ce qui est en cours et à inventer encore.»

La ville a gardé ses piscines, son golf, ses écoles, mais les journaliste