Toulon envoyé spécial
Le bateau coule, mais le capitaine n'entend rien: ce midi, il déjeune au Sourd. Friture et loup sauvage, bandol rosé, Jean-Marie Le Chevallier (ex-FN) savoure ses derniers jours de maire en glissant quelques bons mots façon Grosses Têtes période Bouvard. Odette Casanova, la candidate socialiste aux municipales? «Elle fait la sortie des écoles. Normal: c'est une ancienne prof de calcul. Mais son compte est bon.» Jean-Charles Marchiani, le candidat RPF? «Il ouvre des comptoirs africains partout en ville. Il veut vendre des armes ou quoi?»
Notable bonhomme, Le Chevallier, 64 ans, fut la tête de pont du lepénisme triomphant à Toulon: victoire à la mairie en 1995, aux élections législatives en 1997 avant d'être invalidé par le Conseil constitutionnel, aux régionales en 1998. Puis le navire amiral du FN a sauté sur deux mines: l'affaire Jeunesse toulonnaise et la séparation Mégret-Le Pen. Depuis, Toulon se joue César-Brutus façon Marius. Et ce sont quatre listes de droite extrême qui, le 11 mars, s'entre-tueront: Le Chevallier, dont certains doutent qu'il aille au bout, le FN Jean-Louis Bouguereau, Jean-Charles Marchiani (RPF) et Dominique Michel (Droites toulonnaises), un adjoint au maire, surtout connu pour avoir multiplié les virements de bord ces derniers mois.
Le Chevallier, le condamné. Le maire, qui a quitté le FN début 1999, se voit «de centre droit». Il prétend même: «Si des sans-papiers se réfugiaient ici dans une église, j'irais leur distribuer la sou