Mortelle. La nouvelle sal ve de sondages à Paris continue à indiquer que la campa gne de Philippe Séguin vire à la déroute électorale. Alors hier soir, au Palais des congrès, dans le XVIIe arrondissement, le député des Vosges a sonné la contre-offensive. Un discours de combat radical pour mobiliser son camp et tenter d'éviter le désastre annoncé. Dans sa charge au bazooka, Philippe Séguin a arrosé large: de la direction du RPR à ses propres colistiers en passant par Jac ques Chirac, Lionel Jospin, Bertrand Delanoë ou les «naïfs lilis et bobos» (les libertins libertaires et les bourgeois bohèmes, ndlr), chacun a eu droit à son obus. Même Tiberi, généralement ignoré à dessein, n'a pas échappé au massacre.
Autoflagellation. Mais avec Philippe Séguin, les démonstrations sont comme toujours tortueuses. D'emblée, il a rendu un hommage appuyé au député de l'arrondissement, Bernard Pons, l'homme qu'il avait accusé de saper sa campagne des européennes de 1999 et l'avait conduit à jeter l'éponge en pleine bataille. Tou jours dans ce registre de l'autoflagellation, l'ancien président démissionnaire du RPR a fustigé «l'absence de nerfs et de courage», «le défaitisme», «la lâcheté», «la politique du pire». Avec en point d'orgue cette phrase: «Ceux qui ont des états d'âme n'ont qu'à rester au bord du chemin. Dans un combat comme celui que nous menons, il n'y a pas de place pour les états d'âme...» A ses amis qui lui demandent de changer de stratégie, il a proposé de changer de sujet. Il le