Bordeaux correspondance
Gilles Savary est très déçu. Le candidat socialiste à la mairie de Bordeaux espérait animer une campagne électorale terne grâce aux écarts de langage d'Alain Juppé. Celui-ci l'a récemment qualifié de «connard» et d'«olibrius» devant des journalistes. Les épithètes ont été perçues par l'offensé comme la preuve du mépris que l'ancien Premier ministre porte à son opposition bordelaise. Le maire ne s'est pas vraiment excusé: selon lui, l'arène politique est un monde dans lequel «il faut s'attendre à recevoir des noms d'oiseau». Gilles Savary s'est fâché et a déposé plainte pour «injure publique». Jeudi, le tribunal correctionnel a reporté les débats bien au-delà des municipales, au 28 juin. Si le chef de file du PS girondin était marri de la décision, Alain Juppé, lui, ne s'est même pas déplacé.
«Contact direct». Le maire sortant dit s'intéresser à des choses «plus sérieuses» en cette période: comme la ville lui est acquise pour un deuxième mandat, l'enjeu principal est ailleurs: dans la présidence de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB), qui regroupe 27 communes de l'agglomération et qu'il préside depuis 1995. «Nous avons une voix de majorité. Il suffirait d'une mauvaise surprise pour que les choses changent, analyse Alain Juppé depuis son bureau du Palais-Rohan. Mais, pour Bordeaux, je suis confiant.» Autrement dit, la campagne est plus animée dans les communes périphériques comme Talence, Gradignan ou Villenave-d'Ornon, où la répartition des sièges ri