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Libération

A Marignane, un mégrétiste en terrain déjà conquis.

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La droite peine à s'unir, la gauche part en ordre dispersé.
publié le 6 février 2001 à 22h38

Marignane envoyé spécial

Marignane, 34 000 habitants, a inventé un jeu stupide. En 1995, l'électeur est revenu des urnes avec dans ses paluches un Nounours souriant d'extrême droite dont, six ans plus tard, il ne sait plus comment se débarrasser. Au point qu'il envisage même de le garder, preuve que le jeu est vraiment stupide. Les plus bêtes, dans cette farce, sont les gens de droite. En 1995, les deux ténors locaux étaient tellement occupés à se disputer l'héritage du cacique précédent, Laurens Deleuil, au pouvoir pendant quarante-huit ans, qu'ils ont oublié de se mettre d'accord. Tous deux se sont maintenus au second tour, ce qui a permis à Daniel Simonpieri (FN) de leur passer devant. De pas grand-chose: 1 % d'avance, 37 % des suffrages. Mais le ver était dans le fruit, et l'a rongé jusqu'au trognon, quand, trois ans plus tard, à la faveur d'une cantonale, Simonpieri empochait plus de 64 % des suffrages. Le jeu stupide tournait au drame: d'un extrémiste de droite, on a fait un notable. Fin 2000, Jean-Claude Gaudin, le maire DL de Marseille, lui remettait une couche de respectabilité en le nommant, comme tous les maires des villes concernées, vice-président de la communauté urbaine. Alors, allez vous défaire de ce beau Nounours !

«Je crains qu'il soit favori, dit Philippe Gardiol (Verts). Il a repris le fonds de commerce de l'ex-maire et s'est attaché à gommer tout ce qui pouvait le rattacher à l'extrême droite. Il a eu la sagesse de ne pas faire du Mégret.» Voilà donc la m