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Libération

Réforme budgétaire: Fabius prône la «sagesse collective»

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Début des débats à l'Assemblée pour un 36e essai.
publié le 8 février 2001 à 22h41

Galop d'essai pour la réforme de la «constitution financière de l'Etat». Les députés ont commencé, hier en fin d'après-midi, à débattre de la réforme de l'ordonnance qui, depuis 1959, réduit à sa plus simple expression le pouvoir d'intervention du Parlement sur la loi de finances. Etonnés presque d'être là: «Ce texte daté, imparfait, modifié par la pratique, semblait intouchable», a expliqué Henri Emmanuelli, président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale.

Va-t-il pour autant être touché? Pour être adopté, le nouveau texte doit être voté dans des termes identiques par l'Assemblée nationale et le Sénat. Autrement dit, la gauche, majoritaire au Palais-Bourbon, et la droite, majoritaire au palais du Luxembourg, doivent impérativement accorder leurs violons. Faute de quoi, la trente-sixième tentative de réforme de la procédure budgétaire se solderait, à l'instar des précédentes, par un échec.

Après deux semaines de volte-face incessantes et de discussions internes houleuses, l'opposition s'est présentée divisée, hier à l'ouverture des débats. Le groupe DL a clamé haut et fort son hostilité à la refonte. «Cette réforme accroît les pouvoirs de l'administration avec pour seule contrepartie de plus amples informations budgétaires, a plaidé le député François d'Aubert. Sans rééquilibrage réel des pouvoirs, c'est un coup d'épée dans l'eau et une mauvaise affaire pour le Parlement.»

En coulisses, son collègue François Goulard se montrait encore plus brutal: «Nous n'avons