Quitte ou double: à 9 heu res ce matin au siège du Medef, patronat et syndicats vont aborder la négociation de la dernière chance sur les retraites complémentaires. «En début de semaine, je n'aurais pas parié un centime sur la possibilité d'arriver à un accord», confie l'un des protagonistes de cet ultime bras de fer. Tout semblait effectivement joué d'avance. Après la journée d'action intersyndicale du 25 janvier, qui a vu défiler dans le pays quelque 300 000 personnes, le président du Medef, Ernest-Antoine Seillière, a certes adopté un ton plus modéré. Mais sur le fond, il n'a rien renié de ses positions. Quant à la CFDT et la CFTC, un peu échaudées par le feuilleton Unedic, elles ne semblaient pas prêtes à jouer une nouvelle fois les boy-scouts pour sauver les retraites complémentaires sous les tirs croisés de FO et de la CGT.
Grand perdant. On avait fini par accepter de part et d'autre l'idée qu'après un ultime baroud d'honneur de pure forme, les délégations annonceraient en fin d'après-midi devant les caméras de télévision que le dossier était désormais dans les mains des pouvoirs publics. La CFDT montrerait qu'elle peut aussi dire non quand un accord lui semble mauvais. La CGT et FO dénonceraient les errements du patronat. Le Medef déplorerait le manque de courage des syndicats. Mais le grand perdant serait le gouvernement, qui aurait dû expliquer aux futurs retraités pourquoi il n'avait pris aucune mesure pour préserver leur droit de partir dès 60 ans après le 31 mars.