Qu'il parle. Après les critiques du Conseil d'Etat à l'encontre du projet de loi sur la Corse, tout le monde attend désormais que Jacques Chirac s'exprime demain à l'occasion de la présentation du texte en Conseil des ministres. Hier, Charles Pasqua, présent à Marseille pour un meeting de campagne, a exhorté le chef de l'Etat à donner «clairement son avis. Il est le Président de la Ve République, garant de l'unité nationale! Il n'est pas là uniquement pour regarder passer les trains! Son devoir, c'est de dire clairement ce qui peut-être accepté dans le projet de loi et ce qui ne peut pas l'être».
Mosaïque. Jusqu'à présent, Jacques Chirac n'a livré son appréciation sur le processus de Matignon qu'à deux reprises. La première fois, à l'issue de la traditionnelle garden-party du 14 Juillet où il s'était posé en défenseur de l'unité de la République, la seconde lors de ses voeux au gouvernement. Jacques Chirac avait alors déclaré qu'«appliquer la loi sur tout le territoire suppose que nous ne laissions pas la République se dissoudre dans une mosaïque de privilèges et de statuts dérogatoires».
Jacques Chirac a d'autant plus de mal à arrêter une position définitive sur le futur statut de l'île présenté par le gouvernement que ses propres troupes sont divisées sur le sujet. A commencer par le RPR insulaire, majoritairement favorable au processus de Matignon. Jean Baggioni, président de l'exécutif insulaire, le gouvernement local, devrait être prochainement entendu par le bureau polit