C'est la nouvelle Mecque des «bobos», le dernier lieu saint des «bourgeois bohèmes» qui affluent, dans les bars à la mode des rues Oberkampf ou de la Roquette. Et au milieu trône une antiquité: Georges Sarre. Immuable, inaltérable, indéboulonnable, le maire MDC du XIe écume son fief depuis trente ans. L'ancien postier y est devenu une institution. On le «visite», on se gausse de son côté «ringard» «décalé», euphémise Olivier Pagès, tête de liste des Verts , mais on le réélit...
C'est en 1971 que le fidèle lieutenant de Jean-Pierre Chevènement s'est fait élire pour la première fois conseiller de Paris dans ce quartier de l'Est parisien. A l'époque, l'endroit est populaire, garni de bistrots aveyronnais, de petits commerces et de logements insalubres. Trois décennies plus tard, le quartier a changé. Pas Georges Sarre. Fier de le connaître «comme [sa] poche», il en parle au passé. De la prise de la Bastille à la manif de Charonne contre la guerre d'Algérie en 1962, en passant par les résistants de l'affiche rouge de Manouchian, «le XIe, c'est d'abord une histoire encore très vivante, très profonde». La population tourne à plein régime, les jeunes couples s'installent, les start-up déferlent, et Sarre veut d'abord préserver l'«identité» de son pré carré. Quand il évoque la multipli cation des sandwicheries et autres échoppes de paninis ou kebabs «ouvertes toute la nuit», c'est pour se soucier de «la tranquillité des riverains».
Deux cibles. Député depuis 1981 et maire depuis 19