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Libération

Strasbourg joue à se faire peur

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L'opposition UDF-RPR tente d'exploiter le filon, obligeant Trautmann à se justifier.
publié le 14 février 2001 à 22h54

Strasbourg

de notre correspondante

Le slogan est né sur les carcasses de 53 véhicules incendiés dans la soirée de la Saint-Sylvestre. Cette nuit-là, les candidats en campagne municipale Fabienne Keller (UDF) et Robert Grossmann (RPR) sont filmés par les caméras de télévision devant des voitures en feu, le reflet des flammes éclairant leurs visages graves. «Strasbourg, capitale européenne des violences urbaines», clament-ils toute la soirée, puis le lendemain et encore les jours suivants. Robert Spieler, tête de liste du MRA (Mouvement régionaliste d'Al sace) et ancien du Front national, n'avait pas besoin de ça pour décréter Strasbourg «l'une des villes les plus dangereuses de France».

Photos sur le Net. Le ton de la campagne était donné, nourri du retentissement médiatique des feux de voitures. Depuis, il n'a pas changé, au grand dam de Catherine Trautmann (PS), maire sortante, sommée de suivre la quasi-totalité de ses adversaires sur un terrain qu'elle n'a pas choisi et n'apprécie guère.

Le site Internet de Robert Grossmann et Fabienne Keller (1) affiche des photos de voitures calcinées entassées. Le 8 février, ils présentent leur liste, au grand complet, depuis une tour d'un quartier dit sensible. Le lendemain, l'ancien socialiste Jean-Claude Petitdemange, à la tête d'une liste dissidente, fait de la sécurité son premier thème de campagne: «Ce qui distingue Strasbourg des autres villes de France, c'est qu'à Strasbourg plus qu'ailleurs, la victimisation des délinquants a trop