A 17 ans, E. est l'une des 270 élèves à avoir fréquenté la classe de l'instituteur de Cormeilles. Elle est aussi la seule, pour l'instant, à avoir déposé plainte pour viol, les autres procédures ayant été ouvertes pour «agressions sexuelles». Le témoignage de la jeune fille à Libération est conforme aux propos qu'elle a tenus lors de son audition :
«J'étais en CP dans la classe de Marcel L. en 1989-90. Il me faisait asseoir sur ses genoux. Il ouvrait sa braguette et me mettait la main sur son sexe. Un jour il m'a emmenée dans la bibliothèque. Il m'a demandé de lui faire une fellation. Cela arrivait souvent qu'il me demande de lui faire des fellations pendant la classe, sous son bureau. Comme les tables étaient tournées dos au bureau, les autres élèves ne voyaient pas. La plupart croyaient simplement que j'étais la chouchoute.
«Un jour j'étais sous le bureau et la directrice est entrée dans la classe. Lui s'est rhabillé très vite et moi je suis sortie de dessous le bureau. La directrice n'a rien dit, elle a fait comme si elle ne voyait rien. Un jour, j'étais en short et débardeur et une institutrice m'a dit : "Je t'interdis de t'habiller comme ça pour aller chez monsieur L., je veux te voir en pull et pantalon, bien couverte."
«Une autre fois, j'étais sur ses genoux. Il m'a baissé mon short. Il a dit : "Si je pouvais, je le ferais, mais tu as un trop petit trou. Je pense qu'il m'avait choisie moi parce que j'étais très timide, très réservée. Il m'a dit de surtout ne pas en parle