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Libération

L'école entrouvre ses placards

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Un rapport met en cause les mutations-sanctions.
publié le 16 février 2001 à 22h56

Plus de 150 enseignants seraient chaque année convaincus de violences sexuelles en France. On le sait depuis 1998. Cette année-là, pour la première fois, l'Education nationale mesure l'ampleur de la «culture de l'étouffement» pesant sur les violences sexuelles dans les établissements scolaires et que dénonce Ségolène Royal, alors ministre déléguée à l'Enseignement scolaire. Un ancien de son cabinet se souvient : «Le dossier était prioritaire. Dès son arrivée, en 1997, Ségolène Royal commande un rapport à l'Inspection générale de l'administration de l'Education nationale, un projet de circulaire est adressé en juillet aux autorités administratives ainsi qu'aux syndicats, aux fédérations de parents et aux associations de protection de l'enfance ; la circulaire était effective pour la rentrée.» A plusieurs reprises, Ségolène Royal houspille recteurs et inspecteurs d'académie : «Ouvrez vos placards !» Ils les ouvrent. Bilan : «150 à 200 cas sont remontés en 1998, fondés pour la plupart», selon un proche du dossier. «C'est la première fois en vingt ans que j'ai vu remonter des affaires», témoigne un ancien recteur, aujourd'hui haut fonctionnaire à l'Education nationale. La preuve est faite : le réflexe de la hiérarchie intermédiaire consistait bien, jusque-là, à mettre sous le boisseau les affaires de pédophilie. Et les méthodes de dissimulation sont mises au jour.

Négociation. La plus répandue consiste à muter l'enseignant. Administrativement, cela se traduit par