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Libération
Interview

«L'Education nationale doit gérer cette épreuve»

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Ségolène Royal, auteur de la circulaire sur l'«obligation de signalement» en 1997:
publié le 16 février 2001 à 22h56

Ségolène Royal, ministre déléguée chargée de la famille et ex-ministre déléguée à l'Enseignement scolaire, est à l'origine de la circulaire de septembre 1997 intitulée «Instruction concernant les violences sexuelles».

Quand vous êtes arrivée au ministère de l'Education en juin 1997, vous avez dénoncé une «loi du silence» à propos des agressions sexuelles sur enfants dans les établissements scolaires. Sur quelles informations vous fondiez-vous à l'époque ?

Nous avions plusieurs éléments. Il y avait d'abord les nombreux courriers de parents ou de victimes que je recevais depuis des années en tant que parlementaire. Et dès notre arrivée rue de Grenelle, nous avons confié à l'Inspection générale une enquête. Elle a confirmé l'existence d'une véritable «culture de l'étouffement».

En septembre 1997, votre circulaire rappelle à tous les personnels qu'ils sont tenus à une «obligation de signalement». Pourquoi a-t-il fallu attendre si longtemps ?

Il a fallu surmonter les résistances de certaines organisations syndicales. Le fameux film avec Jacques Brel les Risques du métier a eu pendant des années un effet pernicieux en verrouillant la parole, celle des adultes comme celle des enfants. Les syndicats ont mis en garde contre les amalgames, les dénonciations calomnieuses. On peut comprendre ceux qui craignent que l'on jette le discrédit sur toute une profession. Je pense au contraire qu'on crédibilise l'institution en imposant la transparence. D'ailleurs, aujourd'hui, les associations de p