«Nous ne sommes pas dans le Ve arrondissement tout de même!» La remarque de cet élu de droite n'est pas que géographique. De ce point de vue, effecti vement, elle est vraie: nous som mes, ici, dans le IIIe arrondissement de la capitale. Mais l'affirmation fait surtout référence à la situation politico-judiciaire.
Car la justice ne traque pas les faux électeurs que du côté du Panthéon. Elle s'intéresse aussi à ce qui s'est passé entre Marais et République. Et ces électeurs fantômes hantent la campagne électorale locale. Dans moins d'une semaine, le 22 février, la première chambre d'instruction de la cour d'appel de Paris jugera recevables ou non une série de requêtes en nullité déposées par les principaux protagonistes de cette affaire. De l'issue de ce jugement dépendra la suite de l'instruction. Mais peut-être aussi l'issue des élections.
Car l'un des candidats à la mairie du IIIe est mis en examen dans cette affaire. Il s'agit de Jack-Yves Bohbot. Ce quadragénaire se présente sous la bannière tronquée de «l'union de l'opposition». Bien qu'il ne bénéficie, officiellement, d'aucun soutien. Sauf celui de Jean Tiberi et du clan Dominati. De Jacques, surtout. L'ancien maire jusqu'en 1995 du IIIe avait fait de Bohbot son premier adjoint. Pour un proche de la famille, «Jack-Yves était leur homme de main», puis, avec les ennuis, «ils ont commencé à jouer chacun pour soi».
En 1989, les prémices. C'est à ce moment-là que débute l'affaire des faux électeurs. Ce sont les écologistes