L'élection municipale à Paris est déjà jouée. Et c'est Philippe Massoni qui l'a emportée. Le préfet de police n'est certes pas candidat à la succession de Jean Tiberi. Mais le premier flic de la capitale a gagné: au soir du 18 mars, il ne devrait pas y avoir de création d'une police municipale. Philippe Massoni pourra alors partir à la retraite tranquille, pour s'occuper, selon toute vraisemblance, de la sécurité de la société Aéroports de Paris. Depuis près d'un an déjà, l'état-major de la préfecture de police a mené campagne contre le démantèlement de ses prérogatives en matière de sécurité.
Contre-attaque. La première charge de la police nationale contre la création d'une police municipale date de mai 2000. Du 10, précisément. Ce jour-là, dans le quartier piétonnier de Montorgueuil (Paris IIe), quatre agents municipaux en tenue interpellent et fouillent deux individus. Abus de pouvoir: ils ne sont nullement habilités à procéder à des contrôles d'identité ou à des palpations. Dans la même période, la préfecture de police (PP) exhume des notes internes à en-tête de la Mairie de Paris et de sa Direction de la prévention et de protection. On y apprend notamment la convocation d'agents municipaux pour des séances de formation au maniement du «tonfa», une matraque, et au tir de pistolet. Interdit: le port d'armes est strictement prohibé pour les vigiles municipaux. Etrangement, ces révélations, savamment distillées à la presse par les services de Massoni, surgissent alors que Je